Interview de Bernard DUJON

Est-ce que cette méthode à évolué depuis sa découverte ?

              « J’en suis pas si sûr... en vrai, c’est pareil ! Du point de vu technique, efficacité et spécificités... Je pense que c’est du même ordre de grandeur que ce qui existait depuis 30 ans, CRISPR n’a rien révolutionné mais plutôt « démocratiser » son utilisation grâce à sa simplicité et son coût très abordable. On savait déjà le faire avant, mais ça restait à l’usage des laboratoires de recherches seulement.»

 

Quelles limites indique l’utilisation de cette méthode dans le cadre médicale?

 

              «Tout d’abord, le patient peut avoir une maladie génétique soit par le biais des parents qui avaient cette maladie soit par une mutation génétique à la naissance, ce sont des cas pas si rares que cela. Si on identifie ces soucis, on peut éventuellement le réparer grâce à cet outil : on va « couper » la partie problématique et puis la réparer avec le morceau sain d’ADN. En réalité, c’est difficile de trouver une maladie génétique où le souci est causé par un seul gène, dans la majorité des cas, beaucoup de gènes sont impliqués dans un défaut génétique et il faut donc modifier 3 ou 4 morceaux d’ADN, ce qui est plutôt complexe. C’est donc la limite scientifique que l’on ne peut pas franchir.»

 

Pensez vous que le CRISPR-Cas 9 peut soulever des questions éthiques ?

              « Je pense qu’il n’y a pas forcement de questions éthiques à se poser concernant cette méthode, tant que c’est utilisé pour des fins médicaux : On a un patient et une maladie, on le soigne ! L’éthique n’a rien à dire là-dessus ! C’est la base de la médecine ! Maintenant, si cette même mutation a été reçu par les parents et transmise a l’enfant, cela supposerait qu’on modifie ses gènes et ses cellules malades et réparée, mais dans toute la lignée germinale, et cette mutation sera transmises aux descendants, etc. Et c’est la où tous les éthiciens vont commencer à crier ! Et c’est la où se trouve la difficulté et toutes les questions éthiques, car par cette mutation, on ne traite pas seulement le patient, on traite aussi sa descendance. En réalité, on utilise déjà la méthode de modification d’ADN sur des légumes et fruits par exemple. Et la ? L’éthique fait quoi ? Pourquoi personne ne se résonne à soulever des questions éthiques quand on donne à des gens des aliments complètement modifiés et empoisonnés de pesticides, très mauvais pour l’organisme humain, très problématiques pour nos écosystèmes, avec une pollution chimique démesurée ? Regardez autour de vous et voyez comme la planète et l’état de pays comme le notre ont un grave problème. On peut être contre ça ! Polluer la planète inutilement, je suis contre.

Il faut donc remettre les choses dans leurs contextes puisque le CRISPR-Cas9 est à la base une méthode qui soigne des malades!»

 

Pourquoi selon vous cette technique n’est toujours pas légaliser ?

              A cette heure, le CRISPR cas 9 est interdit en France et dans de nombreux pays, comme dit précédemment, pour des questions éthiques, car cette mutation  ne traite pas seulement le patient mais aussi sa descendance. Pour moi, ça devrait être légalisé dans la mesure où on a un patient malade et qu’on le soigne !


Nouveau livre à venir!

04. Janv., 2017

Bernard Dujon sort un nouveau livre!

Bernard Dujon nous a confié qu’il sortira un livre sur le séquençage de l’ADN très prochainement et nous a montré en exclusivité la maquette de son travail de plusieurs mois. C’est un livre simple, très abordable, peu long et facile à comprendre par tous ! Si ce domaine vous intéresse, foncez !

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